Êtes-vous anxieux, évitant ou sécure ?

Dans mes entretiens professionnels tout comme dans la vie de tous les jours, je me demandais souvent pourquoi certaines personnes semblaient naviguer en paix sur le flot de l’amour tandis que d’autres semblaient sur un champ de bataille.

À l’époque, je sortais avec un homme qui était incapable de me tenir la main et refusait toute proximité physique. Amant passionné un jour, il pouvait être totalement indifférent l’autre. Je confondais cette indisponibilité émotionnelle avec la passion. Jusqu’à ce que je découvre la théorie de l’attachement. Et cela peut être un outil puissant pour décrypter vos relations et votre vie amoureuse.

Si Freud a indéniablement bousculé les choses avec ses concepts autour de la sexualité, la théorie de l’attachement de John Bowlby était tout aussi révolutionnaire que celle du père autrichien de la psychologie. Surtout quand lorsque l’on a commencé à l’appliquer aux relations amoureuses.

Né dans une famille aristocratique au début du XXe siècle en Grande-Bretagne, Bowlby a passé beaucoup de temps dans les hôpitaux à observer les réactions des enfants lorsque leurs parents les laissaient seuls dans une pièce. Après des années d’observation, il s’est rendu compte que la manière dont nos parents répondent aux besoins émotionnels de leurs enfants déterminerait en grande partie la façon dont vous interagirez avec les autres à l’âge adulte. (Je soupçonne par ailleurs que Bowlby ait lui même reçu une éducation britannique aussi chaleureuse à la météo anglaise, ou la Reine d’Angleterre).

Qu’est-ce que la théorie de l’attachement et en quoi est-elle utile ?

L’attachement adulte désigne trois manières dont les gens perçoivent et réagissent à l’intimité dans les relations amoureuses, qui sont parallèles à celles que l’on trouve chez les enfants. Chacun d’entre nous possède un style d’attachement qui lui est propre. Il peut être en sécurité, évitant ou anxieux, ou, plus difficile, désorganisé. Comprendre les styles d’attachement est un moyen fiable permettant de comprendre de nombreux comportements dans un contexte romantique. Cela est d’autant plus pratique que ces styles d’attachent sont universels, et dépasse la culture et les milieu sociaux.

Me former aux styles d’attachement m’a permis de réfléchir à mes relations passées, celles que l’on a (parfois trop) facilement tendance à qualifier aujourd’hui de « toxiques ». La théorie de l’attachement m’a aidé à comprendre que cela n’avait rien à voir avec moi personnellement, mais était souvent dû à l’histoire profondément enracinée des gens et à leur construction personnelle. Cela m’a également suffisamment éclairé pour me frayer un chemin vers un partenaire sûr et profondément aimant qui m’a permis de déployer mes ailes et d’explorer le monde encore plus loin.

L’attachement est entièrement naturel

Car voilà : l’attachement est tout à fait naturel et concerne tout le monde. Je trouve cependant que la société individualiste dans laquelle nous vivons a tendance à réduire le lien social et affectif, et avec un discours public encourageant à l’auto-suffisance. Des expressions comme « co-dépendant » ou «dépendance affective » sont souvent associées aux malédictions de notre époque. Pourtant, lorsque nous savons que notre partenaire répondra à notre appel ou nos messages, nous réalisons notre propre valeur. Quand nous savons quelqu’un sera à la maison, le monde devient moins intimidant, et on se sent alors assez fort pour s’y aventurer. Il n’y a rien de pathologique là-dedans. Selon Darwin, tout comme Bowlby, notre besoin de connexion et de proximité est naturel: il garantit notre survie.

La qualité de nos relations détermine la qualité de notre vie. Les recherches montrent que les personnes qui entretiennent des relations sûres avec un partenaire sécure et fiable vivent plus longtemps et plus heureuses. Ils souffrent moins de maladies chroniques et ont une meilleure qualité de sommeil (Johnson, 2011). Non seulement nous sommes des animaux sociaux, mais nous avons aussi besoin de proximité et de liens.

Découvrez votre style d’attachement

Est-ce que trop de proximité vous fait peur ?
Perdez-vous tout intérêt pour une relation après quelques semaines ?
Vous sentez-vous vite étouffé ?
Avez-vous souvent peur que votre partenaire cesse de vous aimer ou vous abandonne ?
Avez-vous tendance à vous attacher très rapidement ?
Oscillez-vous entre volonté de connexion et peur de trop de proximité ?

Ces questions participent à déterminer votre style d’attachement. Ce dernier dépend largement de la manière dont vos parents ont interagi avec vous, et répondu à vos besoins affectifs.

Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents à la hauteur, et les histoires peuvent être tragiques. Toutefois, il y a une date d’expiration pour blâmer nos parents et nombreux sont les cas m’ayant montré que l’histoire peut être inversée. Un style d’attachement n’est pas figé. Il est malléable. Et il est toujours possible de former une forme d’attachement sécure avec un partenaire, où le couple est un écosystème fiable et serein, nous permettant de nous élever, pour explorer le monde avec succès, en sécurité.

Pour terminer

Mesdames et messieurs (car cela va au-delà du genre), voici mon conseil de matchmakers et d’éternelle amoureuse : ne confondez pas une histoire au lien défectueux avec de l’amour passionné.

Vous souhaitez en savoir plus ?

Si vous êtes célibataire et prêt à construire une relation amoureuse saine tout en entamant un voyage d’exploration, je vous invite sur le site de ML Introductions : www.mlintroductions.com

Chaleureusement,

Marjorie.

Marjorie